De nouveaux chiffres viennent compléter une note du 16 mai émanant du
ministère de l'Education nationale, "l'absentéisme des élèves dans le
second degré public 2010-2011", avec un
document de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf)
mentionné par Le Parisien-Aujourd'hui en France dans son édition du 22
mai.
Alors que la France compte environ 12 millions d'enfants
scolarisés, 472 familles ont vu leurs allocations partiellement
suspendues sur un an, précise le premier bilan d'étape de cette mesure
réalisé par la commission des prestations de la Cnaf. Sur les 101
caisses d'allocations familiales (CAF) existantes, 58 ont été amenées à
suspendre une part d'allocation familiale pour au moins un de leurs
allocataires. La suspension est limitée à la seule part des allocations
dues pour l'enfant non assidu.
Fin mars, il restait 288 dossiers de
suspension en cours, concernant 312 enfants (dans certains cas, la
famille compte plusieurs enfants non assidus). Parmi ces 288 dossiers, a
noté la Cnaf, 96 versements étaient suspendus depuis un mois, 112
depuis deux mois. Deux dossiers l'étaient depuis 12 mois. Dans ce bilan
d'étape, la Cnaf, qui avait émis un avis défavorable au dispositif de
sanction, note "une saisonnalité" des comportements : "Un niveau plus
bas au moment de la rentrée des classes qui s'accroîtrait au fur et à
mesure de l'avancée de l'année scolaire". "Ainsi, le nombre de dossiers
avec une suspension en cours s'établissait à 68 en octobre 2011, à 95 en
décembre 2011 et à 229 en février 2012".
Privilégier les dispositifs d'accompagement
Interrogé par l'AFP, le président de la Cnaf, Jean-Louis Deroussen, a
rappelé que plutôt que des sanctions, la Cnaf entendait toujours
"privilégier tous les dispositifs d'accompagnement" des familles, qui
existaient déjà avant l'introduction de sanctions financières. Il a
souligné que les CAF, dès qu'elles ont connaissance de difficultés,
"déclenchent" l'intervention d'assistantes sociales et des échanges avec
les familles. Jean-Louis Deroussen a observé également que le
dispositif était "inégalitaire" puisque les familles n'ayant qu'un
enfant ne touchent pas d'allocations familiales et ne peuvent donc être
sanctionnées de cette façon là, même en cas d'absentéisme important. "Si
on veut sanctionner, on met tout le monde sur un pied d'égalité",
a-t-il dit.
Fin 2011, Luc Chatel alors ministre de l'Education nationale, annonçait que 160 familles avaient vu leurs allocations familiales suspendues depuis l'entrée en vigueur du décret de la loi Ciotti de janvier 2011 (lire notre article du 1er décembre 2011). "Cela veut dire qu'on a résolu 99,5% des cas uniquement en convoquant les parents. Cela veut dire que la menace d'une suspension des allocations familiales, qui a été très décriée, ça marche. Ca responsabilise les parents, ils se rendent compte qu'ils doivent s'impliquer dans la scolarité de leur enfant, et leur enfant revient à l'école et c'était ça l'objectif", avait-il pour sa part expliqué.
Source : Localtis-info - Mardi 22 mai 2012
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