Notre histoire

21 mars 1884 : Légalisation des syndicats

La loi dite Waldeck-Rousseau autorise la libre création de syndicats, qui peuvent se grouper en unions, fédérations et confédérations. Cette loi abolit la loi Le Chapelier qui interdisait toute forme d’organisation dans le monde du travail.
Des syndicats vont alors voir le jour, le plus souvent sous l’impulsion du clergé. Ils regroupent tout d’abord des patrons et ouvriers dans une volonté de solidarité entre les classes.

Novembre 1919 : Naissance de la CFTC


En novembre 1919 la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) voit le jour. De 125 000 adhérents à l’origine, majoritairement des employés, elle regroupe au fil des ans des ouvriers et fonctionnaires.
Avec la CFTC s’élève une nouvelle voix contre le monopole de la Confédération Générale du Travail (CGT) créée en 1895. S’inspirant de la doctrine sociale de l’Eglise, la CFTC s’organise sur des bases de solidarité et de défense des intérêts des travailleurs contre le libéralisme économique, qui engendre la pauvreté. Le clergé en est en fait totalement écarté.

1964 : La CFTC devient CFDT 

L’évolution vers un syndicalisme laïc se concrétise : la CFTC devient la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT). Cette décision prise le 6 novembre a été massivement adoptée, avec 70,11% des mandats. L’actuelle CFTC est issue de la minorité ayant refusé ce résultat démocratique.

1970-1973 : La construction des fondements de l’autogestion 


Dès 1970, la CFDT dessine les fondements de l’autogestion en entreprise : la gestion et l’organisation de l’entreprise doivent revenir aux travailleurs afin qu’ils puissent intervenir sur leurs conditions de travail. Ce principe devient l’identité même de la CFDT.
En 1973, les salariés de l’entreprise Lip (fabrication de montres) à Besançon reprennent la gestion de leur entreprise. Ce conflit, animé par la CFDT, devient l’emblème de l’autogestion.

1974 : la CFDT entre dans la Confédération Européenne des Syndicats (CES) 


Soucieuse de participer efficacement à la consolidation de la paix, par la suppression des antagonismes nationaux et des causes de guerre, la CFTC s’est prononcée dès les années 50 pour la réalisation d’une Europe unie. Il fallait aussi que se mette en place un outil pour une action syndicale au niveau européen. Ce sera la Confédération Européenne des Syndicats créée en 1973.

1979 : Le recentrage 


La CFDT défend son autonomie d’action et de décision, quel que soit le type de rapports qu’elle établit avec les forces en présence, politiques ou syndicales. Elle se concentre sur sa mission d’organisation syndicale pour mieux faire face aux mutations de la société : mondialisation, modification de l’appareil productif, restructurations et forte progression du chômage.

1981-1982 : La CFDT imprime sa marque au pouvoir


 En 1981, la CFDT a appelé à voter socialiste à l’élection présidentielle de mai. Ce sera la dernière consigne de vote qu’elle donnera, affirmant ainsi son indépendance politique.

À l’arrivée au pouvoir de la gauche en mai 1981, la CFDT fait part de ses revendications prioritaires au nouveau gouvernement : réduction de la durée du temps de travail, lutte contre les inégalités de salaires, accroissement du pouvoir des syndicats et des salariés dans les entreprises.

Les lois Auroux de 1982 s’inspirent de ses propositions. Elles représentent des avancées significatives pour la défense des droits des salariés et ont fortement modifié le droit du travail :
- Interdiction de toute discrimination
- Obligation de négocier des accords collectifs dans l’entreprise sur les salaires, sur la durée et l’organisation du travail, sur l’égalité hommes – femmes
- Développement des institutions représentatives du personnel, création d'un droit d’expression des salariés sur les conditions de travail.
- Création du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et du droit de retrait du salarié en cas de situation de danger grave et imminent

Au cours des années 80, la CFDT s’implique fortement dans les combats pour la démocratie à travers le monde. Dès le début de la décennie, elle apporte un soutien de tous les instants à Solidarnosc, fédération de syndicats polonais opposé au régime totalitaire en place. A travers ses différentes actions, elle participe activement à la structuration de syndicats libres derrière le rideau de fer qui accompagneront le grand mouvement de libération des pays de l’Est.
C’est également ce souci de lutte pour les libertés qui avait poussé la CFDT au cours des deux décennies précédentes à instaurer des accords avec des organisations syndicales de pays en voie de développement comme l’UGTA, la COB de Bolivie ou la CUT du Brésil, ou encore à organiser des actions de solidarité envers les travailleurs et syndicalistes réprimés ou emprisonnés pour leurs idées au Chili et en Afrique du Sud.

1992-2002 : Les grandes réformes 


En 1992 Nicole Notat devient secrétaire générale. La CFDT souligne l’indispensable régulation de l’économie de marché : dans une optique de mondialisation structurée et solidaire son syndicalisme confédéré doit privilégier la négociation pour dessiner les contours d'un nouveau contrat social fondé sur l'emploi et la lutte contre l'exclusion. L’un des axes de sa stratégie concerne la réduction du temps de travail négociée.

En 1995, la CFDT s’implique dans la défense de la Sécurité Sociale. Elle soutient la réforme Juppé qui maintient la logique de système solidaire.

En 1997 la question de la réduction du temps de travail est débattue. La CFDT engage des négociations avec le gouvernement Jospin pour que les 35 heures soient synonymes de création de nouveaux emplois.

2003-2006 : De Nicole Notat à François Chérèque 

Plein emploi, protection sociale, fonctions publiques et développement syndical… Le rapport d’activité du 45e congrès de la CFDT est adopté par la plus large majorité de toute l’histoire de la CFDT. C’est à ce congrès que François Chérèque succède à Nicole Notat et prend la tête de l’organisation.

En 2003, la CFDT participe à la concertation sur les retraites et obtient le dispositif « carrières longues ». Cet accord a permis à 600 000 salariés qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite avant 60 ans.

En 2006, la CFDT s’oppose vivement au « Contrat première embauche » (CPE) soumis par le gouvernement de Villepin. Pour elle c’est une réponse inadaptée à une vraie question, celle de l’insertion des jeunes. Son implication dans le mouvement national contre le CPE, sa mobilisation pour inciter les Français à défiler dans les rues ont été des éléments majeurs qui ont fait reculer le pouvoir exécutif et retirer le projet.

2008-2010 : Sécuriser les parcours professionnels 


Plus de flexibilité, plus de mobilité, multiplication des contrats de travail et carrières, les salariés sont confrontés à un marché du travail en mutation qui fragilise leurs droits. La CFDT s’engage dans un combat pour la sécurisation des parcours professionnels. En 2008 elle obtient de nouvelles garanties au travers de l’accord Modernisation du marché du travail : certains droits comme le droit à la mutuelle d’entreprise ou à la formation deviennent transférables après un licenciement.
Cet accord permet également à la CFDT d’amorcer des négociations sur la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et sur l’assurance chômage.

Le 9 avril 2008 la CFDT signe une déclaration commune relative à la représentativité syndicale, avec la CGT, le Medef et la CGPME. Cette déclaration, traduite dans une loi le 20 aoüt 2008, est une véritable révolution dans le monde syndical. Depuis 1966 la représentativité des syndicats en France était gravée dans le marbre d’un décret qui énumérait les 5 syndicats estimés représentatifs des salariés, dont la CFDT faisait partie. Dans les années à venir elle reposera sur le vote des salariés dans les entreprises. En d’autres termes les syndicats représentatifs au plan national seront ceux que les salariés auront choisis en fonction de leur efficacité. Ce qui pour la CFDT est une vraie avancée démocratique.

En 2009 la CFDT signe l’accord sur l’assurance chômage. Objectif, garantir plus de droits aux salariés, notamment les salariés précaires, les plus durement touchés par la crise. Ainsi la convention est fortement simplifiée et les droits étendus : une même règle pour tous, élargissement du nombre de bénéficiaires avec l’abaissement du seuil d’entrée et de droit à l’indemnisation, maintien du droit à l’indemnisation des saisonniers.

Face à la crise économique et sociale qui s’est déclarée en septembre 2009, la CFDT s’est fortement mobilisée aux côtés des salariés victimes des plans sociaux et des licenciements économiques. Elle a pesé de tout son poids afin que des mesures soient mises en place pour améliorer le sort des salariés : augmentation de la rémunération du chômage partiel, création d’un fonds destiné à former les salariés au lieu de les licencier, indemnité de crise pour les chômeurs en fin de droits.
Au-delà de ces mesures, critiquant le capitalisme de court terme qui privilégie les actionnaires au détriment de l’emploi, elle insiste pour une nouvelle responsabilité sociale des entreprises, avec une participation accrue des représentants des salariés dans les lieux de décision stratégiques des entreprises. La lutte contre les inégalités dans la réforme des retraites, l’amélioration des conditions de travail pour faire reculer le stress et la pénibilité, l’insertion des jeunes et le maintien des seniors dans l’emploi sont parmi ses priorités.


Les Secrétaires généraux à travers l’histoire de la CFDT :

 
1964–1971 : Eugène Descamps, Secrétaire général
1967-1970 : André Jeanson, Président
1971-1973 : Laurent Lucas, Président
1971– 1988 : Edmond Maire, Secrétaire général
1988-1992 : Jean Kaspar, Secrétaire général
1992-2002 : Nicole Notat, Secrétaire générale
Depuis 2002 : François Chérèque, Secrétaire général.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...