Intervenant devant la rencontre nationale des présidents de caisses
d'allocations familiales (CAF), Dominique Bertinotti a fait une
proposition qui a pu surprendre les intéressés, réunis à Marseille.
Mais elle a ajouté qu'elle demandait aux présidents de
caisses de réfléchir "aussi à la possibilité d'utiliser les emplois
d'avenir que propose le gouvernement", en précisant que "dans certains
quartiers, il y a la possibilité de mettre le pied à l'étrier à des
jeunes qui ne trouvent pas d'emploi".
Si les CAF - organismes de droit privé chargés d'une mission de service public - entrent bien dans le périmètre des emplois d'avenir, il n'est pas sûr que ces derniers soient pleinement adaptés à leurs missions.
Face à un dispositif de prestations familiales ou de minima sociaux qui
s'est fortement diversifié et complexifié (23 prestations gérées), les
caisses embauchent désormais à bac+2, mais il faut y ajouter environ 18
mois pour qu'un agent soit pleinement opérationnel. Ce niveau et ces
délais ne sont pas forcément compatibles avec des CDD de un à trois ans.
La pression sur la branche famille
Au-delà de cette proposition inattendue - et après avoir salué "le
travail remarquable des caisses d'allocations familiales, de leurs
conseils d'administration et de leurs agents au service des
allocataires" -, Dominique Bertinotti a surtout mis la pression sur la
branche famille. Elle a notamment rappelé que "la prochaine COG doit
être l'occasion de réfléchir aux moyens de retrouver une maîtrise
durable des charges de travail" et que "malgré une amélioration de la
situation, les objectifs fixés [en matière de qualité de l'accueil,
NDLR] ne sont pas atteints".
Évoquant l'accroissement du stock de
dossiers et les fermetures temporaires d'accueil pour le résorber, la
ministre a affirmé que "cette situation n'est pas acceptable, ni pour
les allocataires, ni pour le gouvernement, ni pour les CAF et leurs
agents, ni pour les collectivités locales. Ces solutions constituent un
pis-aller auquel nous devons ensemble apporter une réponse".
Parmi les pistes d'amélioration, Dominique Bertinotti a évoqué la poursuite de la mutualisation entre les caisses - déjà bien engagée lors de la mise en place du RSA -, la simplification de la réglementation et de l'instruction des dossiers (tout en répondant aux exigences de la Cour des comptes sur la maîtrise du risque), la résorption des écarts de productivité entre les caisses ou encore la diffusion des bonnes pratiques.
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