Dans trois quartiers défavorisés, un mode de garde à domicile est
expérimenté auprès des familles aux revenus très modestes. Ce dispositif
favorise l'insertion professionnelle des parents.
« Des familles fragilisées ne peuvent pas salarier une
assistante maternelle ou se payer 20 € de l'heure, notre tarif classique
de garde des enfants à domicile, même avec une aide de la Caf »,
observe Gaëlle Le Bivic, chargée de développement à l'Association Aide
Familiale Populaire de Loire-Atlantique, installée au 18 e étage du
Sillon de Bretagne.
En 2009, l'association a répondu à un appel à
projets du plan Espoir banlieue pour les quartiers défavorisés. Elle a
décroché des fonds pour lancer un nouveau mode de garde des enfants à
domicile, à vocation « sociale ». « Ce service, en théorie,
coûte 29 € de l'heure à la collectivité. Avec les aides d'État et la
contribution de la Ville de Saint-Herblain à hauteur de 4 €, la
participation financière des familles est en moyenne de 1 € », remarque
Gaëlle Le Bivic. Selon le quotient familial, le tarif pour les
bénéficiaires varie en réalité entre 0,30 € et 1,98 €. Ce forfait est
valable jusqu'à trois enfants gardés, dont au moins un âgé de moins de 6
ans.
Moins de 670 € de quotient familial
Pour bénéficier
de ce mode de garde dit « social », il faut habiter à Bellevue, au
Sillon de Bretagne ou à la Changetterie, avoir un quotient familial
inférieur à 670 €, et s'inscrire dans un parcours d'insertion sociale et
professionnelle. « Ce n'est pas une solution de garde pour
aller à un rendez-vous médical ou faire ses courses. Non, c'est pour des
personnes en recherche d'emploi, ou qui reprennent un travail ou une
formation. On observait que l'absence de solution de
garde des enfants devenait un frein pour accéder à l'emploi. Ce service
de garde, ponctuel ou régulier, libère du temps aux parents et favorise
alors une reprise d'activité professionnelle, permet l'accès à un stage
ou un entretien d'embauche », précise bien Gaëlle Le Bivic. Ce mode de garde est également ouvert à des salariés précaires : intérim, horaires atypiques...
L'accompagnement
de la famille se fait pendant trois mois, le temps de trouver, avec
l'association et la Ville de Saint-Herblain, un mode de garde pérenne et
classique. « On peut aussi proposer, si besoin, un soutien à la parentalité. »
De 6 h à 21 h
« Par exemple, illustre Gaëlle Le Bivic, le
parent part au travail à 7 h. On envoie du personnel de l'association
au domicile pour garder les enfants, les accompagner à 8 h à l'ouverture
de l'école, de la crèche ou du multiaccueil. Et on peut les récupérer
le soir avant le retour du parent. » Les demandes sont fréquentes aussi le mercredi. Ce mode de garde offre une amplitude horaire intéressante, de 6 h à 21 h.
Depuis
juin 2011, dix familles herblinoises en ont profité, pour 18 enfants
gardés. En grande majorité, ces familles sont monoparentales. «
On avait prévu 2 000 heures de garde pour les six mois en 2011, on en
aura réalisé 1 736. Pour 2012, 4 000 heures ont été budgétées », note Gaëlle Le Bivic, qui précise que l'échéance de cette expérimentation est fin 2012. « Après, on perdra les aides d'État. Pour continuer, nous devrons trouver d'autres financements. »
Le quartier de Plaisance, à Orvault, est également un secteur éligible à
ce mode de garde. La Ville d'Orvault est partenaire. En 2011, aucune
famille orvaltaise n'en a bénéficié.
Source : Ouest France - Christophe JAUNET - Samedi 25 février 2012
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