mardi 6 mars 2012

Ma matinée à la CAF ...

Témoignage

Une lectrice d’Essonne Info a passé sa matinée de lundi au pôle d’accueil de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de l’Essonne à Évry. Elle rend compte de ses impressions sur une situation qui se dégrade au quotidien pour les milliers d’usagers de la caisse en Essonne.

Marie* a 27 ans et habite à Epinay-sous-Sénart. Elle a décidé de postuler au RSA, dans une période d’entre deux contrats professionnels et sans aucun revenu, pour se stabiliser et surtout rebondir. Envoyée à Évry pour récupérer un dossier d’allocataire, elle passait ce lundi la première étape d’un long parcours administratif, qui débouchera peut-être sur le versement d’une allocation mensuelle.



« Arrivée à 9 heures 20 devant la Caisse d’allocations familiales à Évry, je constate qu’il y a déjà beaucoup de monde. Prenant mon mal en patience, je me mets à la file, derrière les dizaines de personnes qui font déjà la queue. Une demi-heure plus tard, lorsque je passe enfin les portes d’entrée, je peux voir l’intérieur rempli de personnes. J’attrape un ticket, non sans mal, tant il y a du monde entre la porte et l’accueil, le numéro 253. Le compteur affiche le numéro 158.
La tension est palpable, certains perdent leur sang froid, et des accrochages se font vite entendre. Le service de sécurité, très peu visible, est débordé, il n’interviendra que très peu ou pas. Les numéros défilent très lentement, et on m’indique que même pour un renseignement, il faut un ticket et attendre patiemment qu’on nous appelle.
Dehors, la file ne rétrécit pas. Il y a de plus en plus de monde, des personnes âgées, des femmes avec des bébés, il y a même des invalides. Choquée de voir une organisation aussi mauvaise, je demande à une dame dans la file si cette journée est spéciale, elle me répond que c’est tous les jours comme ça, enfin quand le centre est ouvert. Oui, ça j’ai pu le constater aussi, étant venue plusieurs fois avant, je n’ai jamais pu entrer, le rideau métallique est fermé et un mot sur la porte indique une fermeture exceptionnelle.
Après y avoir passé plusieurs heures, on appelle enfin mon numéro, la jeune fille prend la feuille que je lui tends (celle de la simulation d’éligibilité au RSA), puis me donne un autre numéro en me désignant un autre guichet, elle me demande d’attendre mon tour, encore une fois ! Une employée s’occupe enfin de moi, me donne le dossier, elle m’aura consacré quelques minutes.
En ressortant, je constate que l’ambiance dehors est explosive, le rideau est fermé, et des allocataires ne cessent d’affluer. Les agents de sécurité se font huer, presque insulter, tellement les gens en ont ras le bol de devoir attendre dans le froid, des mamans accompagnées de leur bébé se plaignent, et j’entends parler d’une pétition.
Contente de ressortir, je n’y prête pas attention, et espère ne jamais plus devoir y revenir. »

Source : Essonne Info - Mardi 06 mars 2012

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