La commission des affaires sociales du Sénat a auditionné, le 16
juillet, Jean-Louis Deroussen, président de la Caisse nationale
d'allocations familiales (Cnaf), et Hervé Drouet, son directeur général.
Objet principal de cette séance : entendre les deux principaux
responsables de la branche Famille sur les raisons de la non
certification des comptes 2011 par la Cour des comptes (voir notre
article ci-contre du 28 juin 2012) et sur "l'inadaptation du dispositif
de contrôle interne de la branche, caractérisée notamment par un
pilotage insuffisant au niveau national". Particulièrement incisifs, les
membres de la commission ont poussé les deux dirigeants dans leurs
retranchements.
"Pénalise-t-on un agent de
l'administration fiscale parce que les contribuables font des
déclarations erronées ? C'est pourtant ce que l'on entend faire avec la
branche Famille, en dépit des efforts du personnel, que la Cour des
comptes ne souligne guère", a expliqué le président de la Cnaf.
Hervé
Drouet a, pour sa part, rappelé que 96% des erreurs relevées par la Cour
des comptes "tiennent au revenu de solidarité active (RSA) et aux
allocations logement, qui sont les prestations les plus dépendantes des
déclarations. Les risques liés à une erreur des agents comptent pour
17%, quand 83% tiennent à la qualité des déclarations, pour moitié
initialement erronées, pour moitié devenues inexactes en raison du
décalage temporel entre déclaration et liquidation".
Évoquant le RSA, le
directeur général de la Cnaf a toutefois reconnu que "sur 7,5 milliards
de dépenses, le taux d'erreur est de 10%". Ce chiffre s'explique par le
fait que le RSA - versé sous condition de ressources trimestrielles -
est davantage sujet au risque déclaratif. Or, "il représente près de la
moitié des interventions des CAF, ce qui est considérable".
Malgré l'importance de ce taux d'erreurs avancé par la Cnaf, il faut se garder d'assimiler ces dernières à des irrégularités, ou à des pertes sèches pour la branche Famille. Selon Hervé Drouet, 75% des erreurs sont régularisées sur les douze mois suivants.
Le montant des fraudes est
d'ailleurs sans commune mesure avec celui des indus. Le tout récent
rapport d'activité 2011 de la Délégation nationale à la lutte contre la
fraude (DNLF) chiffre les fraudes détectées dans la branche Famille à
101,5 millions d'euros, dont environ la moitié imputable aux minima
sociaux parmi lesquels le RSA.
Source : Localtis - Jean-Noël Escudié - Vendredi 27 juillet 2012
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