Au lendemain de la
tentative d'immolation d'un chômeur de 51 ans à la CAF de
Mantes-la-Jolie, l'association pour l'emploi, l'information et la
solidarité (Apeis) évoque une situation explosive liée à un sous
effectif organisé dans les services sociaux.
Rappel des faits : un homme de 51 ans, allocataire du RSA (revenu de solidarité active) s'était rendu mercredi à la Caf
pour évoquer son dossier, alors que le versement de ses allocations
était suspendu depuis le mois de mai pour défaut de présentation de
papiers réclamés par la Caisse. Lors d'un entretien avec un employé il
s'est subitement aspergé d'un produit inflammable et y a mis le feu.
Hospitalisé pour des brûlures au deuxième degré ses jours ne semblent
pas en danger.
Toujours est-il que le drame est suffisamment édifiant pour que certains acteurs sociaux pointent des problèmes sous-jacents. Dans un communiqué, la CFDT « réaffirme que la lutte contre la pauvreté et pour l'emploi doivent être deux priorités du quinquennat", et insiste pour que "la question des minima sociaux et l'accompagnement des personnes en grande difficulté soient débattus" lors de la conférence sur la pauvreté fixée par le gouvernement à l'automne.
Toujours est-il que le drame est suffisamment édifiant pour que certains acteurs sociaux pointent des problèmes sous-jacents. Dans un communiqué, la CFDT « réaffirme que la lutte contre la pauvreté et pour l'emploi doivent être deux priorités du quinquennat", et insiste pour que "la question des minima sociaux et l'accompagnement des personnes en grande difficulté soient débattus" lors de la conférence sur la pauvreté fixée par le gouvernement à l'automne.
"Les gens sont complètement désespérés"
Pour sa part l'Apeis, estime qu'"à être trop pointilleux, les personnels de la Caf sèment la désolation". "Pour 474 euros, réclamer à quatre reprises des papiers dont cet homme ne dispose pas, cela fait figure d'acharnement", estime l'organisation de chômeurs et de précaires. Se défendant de critiquer spécifiquement les personnels, la porte-parole de l'Apeis, Christiane Grave, réclame "plus de compréhension et d'humanité dans les antennes", qu'il s'agisse des caisses d'allocations familiales ou de Pole emploi. Interrogée par TF1News, elle met en cause, outre un sous-effectif patent, la culpabilisation notoire des bénéficiaires des aides sociales. "Au niveau national, on a le sentiment que tout est fait pour pourrir la vie des gens déjà fragilisés", s'indigne-t-elle. "On perd tout côté humain et les gens sont complètement désespérés".
Dans cette période de crise où les emplois et l'argent manquent pour aider les plus démunis, Christiane Grave redoute un phénomène plus profond. "L'évènement de mercredi, c'est la partie émergée de l'iceberg. Combien de chômeurs se suicident chez eux sans que les médias relatent l'affaire", s'inquiète-t-elle. "Cette catégorie de population est en voie de marginalisation" et, selon la porte-parole, elle n'a plus droit de cité dans la société et ne se fait plus entendre. Et pour elle, le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il frappe une part non négligeable de la population française : « Il y a deux millions d'allocataires de la Caf et on estime officieusement à 5 millions le nombre réel de chômeurs. A force de prendre ces gens pour des pions, de les décourager, on réduit les gens à la survie". Et, in fine, "leur dernière manière de se faire entendre, c'est ce qui s'est passé à Mantes-La-Jolie"...
Pour sa part l'Apeis, estime qu'"à être trop pointilleux, les personnels de la Caf sèment la désolation". "Pour 474 euros, réclamer à quatre reprises des papiers dont cet homme ne dispose pas, cela fait figure d'acharnement", estime l'organisation de chômeurs et de précaires. Se défendant de critiquer spécifiquement les personnels, la porte-parole de l'Apeis, Christiane Grave, réclame "plus de compréhension et d'humanité dans les antennes", qu'il s'agisse des caisses d'allocations familiales ou de Pole emploi. Interrogée par TF1News, elle met en cause, outre un sous-effectif patent, la culpabilisation notoire des bénéficiaires des aides sociales. "Au niveau national, on a le sentiment que tout est fait pour pourrir la vie des gens déjà fragilisés", s'indigne-t-elle. "On perd tout côté humain et les gens sont complètement désespérés".
Dans cette période de crise où les emplois et l'argent manquent pour aider les plus démunis, Christiane Grave redoute un phénomène plus profond. "L'évènement de mercredi, c'est la partie émergée de l'iceberg. Combien de chômeurs se suicident chez eux sans que les médias relatent l'affaire", s'inquiète-t-elle. "Cette catégorie de population est en voie de marginalisation" et, selon la porte-parole, elle n'a plus droit de cité dans la société et ne se fait plus entendre. Et pour elle, le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il frappe une part non négligeable de la population française : « Il y a deux millions d'allocataires de la Caf et on estime officieusement à 5 millions le nombre réel de chômeurs. A force de prendre ces gens pour des pions, de les décourager, on réduit les gens à la survie". Et, in fine, "leur dernière manière de se faire entendre, c'est ce qui s'est passé à Mantes-La-Jolie"...
Source : LCI.TF1 - Laurent Deschamps - Jeudi 09 août 2012
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