Comme désormais lors de toutes les vacances scolaires, des agences de la
CAF des Bouches-du-Rhône tirent le rideau afin de traiter les quelque
60 000 dossiers en attente. A Marseille, où résident autour de 200 000
allocataires, ces fermetures allongent l'attente et compliquent la tâche
des familles les plus démunies.
Rideaux tirés, horaires d'ouvertures serrées, depuis deux ans à
Marseille, la majorité des quatorze points d'accueil de la Caisse
d'allocations familiales ferment au public deux fois par semaine et le
temps des petites vacances scolaires.
Dans un document interne édité en décembre 2011, la direction envisage de "pérenniser la fermeture des maisons sociales pendant les petites vacances et un mois durant la période estivale". Et à en croire les syndicats, "aucune négociation n'est possible" autour de ces intentions même si des discussions sont en cours.
La politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux a décimé
les effectifs. Aujourd'hui selon les syndicats, les montagnes de dossiers
croissent de jour en jour pour atteindre les 60 000 demandes en
souffrance. Faux, répond la CAF, pour qui les fermetures permettent
plutôt de gérer les départs en vacances. Une déclaration qui diffère
pourtant de ce qui est affiché à l'entrée des agences.
L'institution assure également que les départs non remplacés ne
toucheront ni les techniciens conseils, qui assurent à la fois l'accueil
et le traitement des dossiers, ni les travailleurs sociaux. "C'est un choix de la direction départementale des Bouches-du-Rhône",
affirme la directrice de la communication. Mais la CAF 13 devra tout de
même rendre une copie propre et donc compenser cette mesure en rabotant
les effectifs d'autres services
Derrière les désaccords et les batailles de chiffres entre syndicats
et direction, ce sont les allocataires qui trinquent, rappelle la
présidente de la Confédération nationale du logement des
Bouches-du-Rhône Christiane Manzo.
Les files d'attente deviennent interminables. Dans l'agence du 14e arrondissement par exemple, la queue s'étend jusqu'à l'extérieur du bâtiment et les demandeurs repartent pour la plupart sans réponse
Pour la caisse, ces longues attentes seraient marginales, et "85% des demandeurs" attendraient "moins de 20 minutes" avant de passer au guichet.
Preuve malgré tout que le service rendu n'est pas optimum, l'agence
située rue d'Oran à Marseille pourrait fermer définitivement ses portes
dans le courant de l'année dans l'optique d'améliorer l'accueil sur
d'autres sites. Ce que la CAF confirme précisant que "ce réaménagement de l'offre de service est actuellement dans une période de travail et de réflexion".
Fermetures d'agences, compression du personnel d'accueil, l'objectif
est également d'encourager les dépôts de dossiers sur internet. Mais le
web a ses limites, plaide la présidente du CNL 13 : "Dans des situations litigieuses, la relation humaine ne peut pas se substituer au numérique et certaines familles n'ont toujours pas Internet".
Source : Marsactu - Hugo Lara - jeudi 08 mars 2012
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