Peu à peu, la Cour de cassation affine sa
jurisprudence en matière de "logement décent". Ce vendredi elle a
réaffirmé qu'un habitat destiné à la location devait obligatoirement
comporter un WC à l'intérieur. Mais dans les faits, les propriétaires se
conforment-ils toujours à la loi?
En clair, la Cour de
cassation ne va pas jusqu'à interdire les "toilettes de palier" des
chambres de bonne parisiennes par exemple, mais elle considère que dès
lors qu'un logement comporte un "mur de séparation intérieur",
l'exception n'est pas respectée, et qu'il lui faut donc des WC séparés.
A l'appui de son arrêt, la Cour de cassation cite le fameux décret de 2002
établissant les critères du logement décent. En matière sanitaire, ce
décret exige "un wc, séparé de la cuisine et de la pièce où sont pris
les repas, et un équipement pour la toilette corporelle, comportant une
baignoire ou une douche, aménagé de manière à garantir l'intimité
personnelle, alimenté en eau chaude et froide et muni d'une évacuation
des eaux usées".
Flick'r/ Daquella Manera |
Mais de manière générale, le logement décent
s'entend d'un logement en bon état général (conformité aux normes de
sécurité et de salubrité), confortable et équipé (installations
d'évacuation des eaux ménagères, d'alimentation en eau potable, et
permettant un chauffage normal), et d'une surface supérieure à neuf
mètres carrés au moins sur une hauteur de 2,20 mètres. Autant de
dispositions destinées à limiter les abus, et à éviter que ne soient
loués des placards à prix d'or, notamment dans la capitale.
"Aujourd'hui, les juges sont extrêmement vigilants s'agissant de la
décence des logements. La taille des ouvertures est par exemple
minutieusement étudiée, comme les garde-corps des fenêtres", explique
maître Armelle Primat-Dugast, avocate en droit immobilier à Rennes.
Tous
les propriétaires qui ne se conformeraient pas à ces obligations
s'exposent à de sévères sanctions. Ils peuvent être condamnés à réaliser
des travaux sous astreinte, avec une réduction rétroactive du loyer, ou
même à l'interdiction totale de louer leur logement.
Pourtant,
malgré cette loi protectrice du locataire, les abus sont toujours
régulièrement décriés. Et pour cause, les locataires de logements
insalubres ont rarement la possibilité d'aller plaider leur cause en
justice...
Source : L'expansion - Vendredi 23 mars 2012
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