En entrant le numéro de Sécurité sociale d'un assuré, les agents habilités obtiennent un tableau récapitulant toutes les prestations dont il bénéficie: RSA, maladie, minimum vieillesse...
Le Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) a été
présenté mercredi. Ce portail Web sécurisé permet à tout organisme
social d'accéder au dossier d'un bénéficiaire dans 95 autres organismes:
caisses maladie ou retraite (de base, complémentaires, régimes
spéciaux), CAF, Mutualité sociale agricole (MSA), Pôle emploi…
Huit
départements pilotes y sont associés - les conseils généraux versent de
nombreuses aides. 66 millions de personnes y sont recensées, identifiées
par leur numéro de Sécu. Outil de gestion et de lutte contre la fraude,
le RNCPS détecte les incohérences, comme une allocation similaire
versée par deux caisses ou des prestations incompatibles entre elles.
Huit mille agents de la Sécu l'utilisent déjà.
Mais il comporte deux
limites. Les sommes perçues - importantes pour calculer certains
plafonds de revenus - n'y figurent pas. Cela devrait être testé avant la
fin de l'année. Et le système répond à des interrogations sur des cas
individuels: il ne «scanne» pas tout seul les bases de données pour y
chercher des anomalies. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s'en
agace. «Avec la ministre du Budget, Valérie Pécresse, j'enverrai une
instruction écrite pour exiger que ce type de contrôle soit généralisé
avant la fin du semestre sur des axes prioritaires, dont tout le monde
sait qu'ils se prêtent souvent à la fraude: cumul RSA et minimum
vieillesse, allocations familiales versées par une CAF et la MSA»,
promet-il.
Suggéré par un rapport adopté par la droite et la
gauche en 2005, voté fin 2006 par le Parlement, le RNCPS est ainsi
dévoilé un mois avant la présidentielle de 2012. Le député UMP Pierre Morange,
promoteur de l'idée depuis l'origine, attribue cette lenteur à «la
frilosité des ministres depuis 2005, qui se réveillent quand la fraude
devient un thème électoral». C'est «long, trop long», admet Xavier
Bertrand, invoquant les procédures de la Cnil et les lourdeurs
bureaucratiques.
Source : Le Figaro - Olivier Auguste - Vendredi 23 mars 2012
Source : Le Figaro - Olivier Auguste - Vendredi 23 mars 2012
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