mardi 11 décembre 2012

CAF de Lorient : un vigile, au cas où...

La montée des incivilités dans les locaux provisoires de la Caf Lorient, rue Waldeck- Rousseau, a conduit la direction à embaucher pour deux mois un agent de sécurité. Discret, mais prêt à intervenir.

Pour ceux qui se rendraient à la Caf ces prochains jours, ne vous attendez pas à vous trouver nez à nez avec un agent de sécurité à la porte. Ni même à croiser son regard en patientant dans la file d'attente. Et pas question de le confondre avec l'agent d'accueil qui vient au-devant des usagers dans la file d'attente pour les guider au mieux. En poste depuis hier, le nouveau vigile a ordre de rester à l'écart et de n'intervenir qu'en cas de sollicitation par les employés. La directrice de l'établissement réfute d'ailleurs le terme de vigile. 

«À titre de prévention» 

«Nous ne sommes pas dans la configuration de certains accueils de grandes villes avec des vigiles à l'entrée, tempère Annie Simon-Lemercier. Il est présent à titre de prévention, de manière à rassurer notre personnel, principalement féminin. Il n'y aura pas de fouille, il n'interviendra qu'en cas de besoin». 

Reste que cette présence, une première pour la Caf lorientaise, n'est pas anodine. L'initiative trouve sa source dans une ambiance qui s'est considérablement dégradée ces derniers jours à l'accueil. Parfois entre usagers et agents, avec noms d'oiseaux et menaces de mort, mais aussi, chose bien moins courante, entre usagers eux-mêmes. Le ton serait plusieurs fois monté dans la salle d'attente, avec même une agression.

300 visiteurs par jour

«Des crispations» indique la direction, qui pointe les travaux en cours pour expliquer ces tensions. Depuis le mois d'octobre, la Caf de Lorient a en effet migré dans des locaux bien plus exigus rue Waldeck-Rousseau, à quelques centaines de mètres de leur siège habituel, rue de Clisson. Pas anodin lorsque l'on sait que l'établissement, qui gère 39.000 allocataires dans le pays de Lorient, accueille près de 300 visiteurs par jour.

«Ces locaux ne sont ni adaptés ni dimensionnés pour cette fréquentation, constate la directrice. Depuis octobre, nous n'avions pas forcement constaté de problèmes. Du moins pas plus que dans la plupart des accueils de la CAF. Mais, dernièrement, il est vrai que des crispations sont apparues entre allocataires». Conditions d'accueil bien moindres, espaces confinés et délais d'attente plus longs peuvent expliquer, mais pas justifier, ces nerfs qui lâchent.

La prime de Noël accentue les tensions

La crise joue son rôle, mais pas seulement. En décembre, la Caf doit faire face à un afflux plus important d'allocataires, venus vérifier leur éligibilité à la prime de Noël. Depuis 1988, elle est versée chaque année aux bénéficiaires des minima sociaux. «En cas de réponse négative, cela peut parfois déraper», soupirait, hier, une employée. 

Entre l'accueil, le traitement des dossiers et les travailleurs sociaux, près de 45 personnes travaillent à la caisse lorientaise. Tous regagneront la rue de Clisson dès les travaux achevés, à la fin du mois de janvier. Tous, sauf l'agent de sécurité qui ne devrait pas être renouvelé. «Ce n'est qu'une solution temporaire, réaffirme la responsable. Avec les réaménagements à venir, nous allons disposer de plus d'espaces et nous passerons de deux à quatre personnes à l'accueil». 

Source : Le Télégramme - Yves Madec - Mardi 11 décembre 2012
 

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