Sur fond de dissension entre la présidence et la direction, la CAF 13
est aujourd'hui sans conseil d'administration. Des millions d'euros et
une quinzaine d'agréments de centres sociaux sont aujourd'hui en
suspens.
Concrètement, des dossiers comme l'extension de dix places du
multi-accueil des Petits poussins à Port-Saint-Louis-du-Rhône ou la
création par l'Adale de 42 places de crèches dans le 13e arrondissement
restent en suspens. Qui plus est, quinze centres sociaux du
département, comme à la Solidarité ou à Saint-Mauront à Marseille, ne
pourront plus ouvrir en 2013 si leur agrément n'est pas renouvelé d'ici
la fin de l'année.
Démissions en série
Derrière ce blocage se cache une série de démissions au sein de
l'organisme. Ce matin, en ajoutant les absences volontaires, ils
n'étaient que douze autour de la table sur 24 : 4 personnalités
qualifiées choisies par l'État auxquelles il faut ajouter les
représentants Udaf, CFDT et CGT. À la mi-novembre, en marge du congrès
national des caisses d'allocation familiale de France,
Sylvain Ferrara rendait son tablier de président.
Hugo Lara |
Élu Force ouvrière, il avait été placé à la tête de la Caf 13 par une
alliance avec la CFTC, la CGC et l'ensemble des représentants patronaux
(UPE 13, CG-PME, Union des artisans) laissant de côté la CFDT, la CGT
et l'Union départementale des associations familiales (Udaf).
Son départ
est officiellement présenté comme dicté "par des raisons personnelles". Mais de l'avis même du secrétaire départemental de Force ouvrière, Gérard Dossetto, il est "parti car il ne pouvait pas exercer correctement son mandat".
Jusque-là, tout le monde est d'accord, c'est la raison qui divise. Du côté de FO, on dénonce un directeur "qui se vit comme un président-directeur général, qui rogne sur les prérogatives du conseil d'administration". De l'autre, on dénonce une majorité tatillonne "qui cherche à tout prix à destabiliser le directeur", estime
Christophe Magnan de l'Udaf. C'est à cette majorité qu'il attribue la
volonté de bloquer le processus. Preuve en est selon lui, "la 1ère vice-présidente qui devait assurer l'interim a refusé de participer à cette mascarade".
L'Udaf en appelle à l'État
Pas de malaise, jure-t-on pourtant à l'Union patronale des Bouches-du-Rhône. "Il
s'agit d'un renouvellement prévu des différents mandataires. Alors oui,
peut-être que c'est tombé ce matin. Mais il faut tout de même dire que
ce sont des mandats très prenants, qui demandent beaucoup de temps",
se défend l'UPE. Reste que les démissionnaires sont aujourd'hui
astreints au silence sans que l'on arrive à savoir s'il s'agit là d'une
protection ou d'une contrainte.
Bilan : les uns ne veulent plus siéger, ceux qui le souhaitent n'ont
pas la majorité pour prendre des décisions. En ajoutant les forts
soupçons de mauvaise gestion financière du comité d'entreprise mis en
lumière par le mensuel Le Ravi de décembre, un peu de ménage à la Caf ne serait pas de trop. La
préfète déléguée à l'égalité des chances, Marie Lajus, s'est saisie du
dossier et rencontrait le directeur de la Caf 13 cet après-midi. L'Udaf
appelle à une forme de tutelle de l'État pour garantir l'ensemble des
prestations sociales. Pour le moment, la préfecture n'a pas donné suite à
notre demande de précisions.
Source : Marsactu - Jean-Marie Leforestier - Lundi 10 décembre 2012
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