CAF de la Dordogne : les difficultés génèrent de plus en plus de stress

Selon le directeur départemental, le climat se durcit en raison du contexte social. Il a décidé désormais de porter plainte contre les incivilités.

Forcément, la tentative d’immolation d’une femme, ce mardi matin (*), dans les locaux de la Caisse d’allocations familiales (CAF), a choqué les employés. Michel Beylot, le directeur départemental, a d’ailleurs passé la matinée d’hier en leur compagnie.

« Pas là pour subir »

Michel Beylot, directeur départemental de la CAF (Archives Anne-Marie Siméon)

Ce geste désespéré, qui puise son origine, selon le directeur, dans une grande détresse personnelle et familiale, est venu ajouter encore un peu de pression sur les épaules du personnel de la CAF. Même si « la caisse n’est pas en cause » dans ce drame, assure Michel Beylot. Car, à entendre le directeur, le climat se durcit. Chaque jour un peu plus. Si le drame de mardi en est une expression, les agressions verbales et incivilités sont plus fréquentes.

Bien sûr, les employés de la CAF en contact avec le public sont formés à ce genre de situation. « L’environnement est très dur. Certaines personnes ont des problèmes très importants, qui génèrent énormément de stress. L’accueil est de plus en plus difficile. Plusieurs de nos employés le vivent de façon très injuste », insiste le directeur. « Le personnel n’est pas là pour subir. Il ne peut pas porter tous les malheurs de la société, se plaint Michel Beylot. Nous ne devons pas accepter que des gens viennent nous menacer. »

Il a donc décidé, lui aussi, de durcir le ton. « J’ai demandé à mon personnel de me signaler les incivilités. Nous porterons plainte. Je comprends que l’on puisse être énervé, pas que l’on menace les gens. Nous avons le devoir de faire notre travail consciencieusement, d’être au service du public, qui lui, a un devoir de respect. »

(*) Une femme tente de se suicider à la CAF de Bergerac

 

Mardi matin, vers 10 h 30, une femme vivant apparemment une séparation conflictuelle et ayant des difficultés de perception des prestations sociales, s'est rendue à la CAF de Bergerac, boulevard Victor-Hugo. Elle s'est aspergée d'un liquide inflammable. Les employés ont pu la ceinturer à temps et l'empêcher d'allumer le briquet qu'elle avait en main. Elle n'a donc pas été blessée.

Source : Sud Ouest - AT - Jeudi 28 février 2013