De faux dossiers envoyés à la CAF pour percevoir
plus de 35.000 € de vraies allocations logement : l’escroquerie a
touché une vingtaine de départements.
Tribunal correctionnel de Blois
La victime de ce
dossier est la CAF (Caisse d'allocations familiales) ou plutôt une bonne
vingtaine de caisses départementales réparties sur l'ensemble du
territoire, dont le Loir-et-Cher, l'Indre et les Deux-Sèvres. L'habile
bénéficiaire de prestations logement pour plus de 35.000 € n'a pas fait
le déplacement jusqu'à Blois, mais était représenté par deux avocats et
la lecture de son casier par le président Xavier de Bernouis fait
mention de plusieurs condamnations, entre autres pour diverses
escroqueries.
Deux autres personnes sont prévenues dans ce dossier. Un
ami d'enfance qui lui a fourni une aide pour falsifier des relevés
d'identité bancaire et des documents d'identité permettant de monter les
dossiers de demandes de prestations en 2001. Il n'est pas non plus
présent à la barre. En revanche, une ex-petite amie est venue de sa
région d'origine, les Pyrénées. Poursuivie pour complicité, elle ne nie
pas avoir découvert les agissements frauduleux de David Maxime, mais sa
participation apparaît mineure et celle d'une jeune femme que l'amour a
rendue aveugle et manipulée…
Les premières fausses déclarations datent de 2001. David Maxime a 22 ans
à l'époque. Il arrive de sa Guadeloupe d'origine. Et monte de faux
dossiers de location d'appartement déposés plusieurs mois après la
signature du bail, pour lesquels il demande des allocations logement à
titre rétroactif. Une fois l'argent versé, il le retire dans son
intégralité, demande à la CAF la radiation du dossier… et s'en va
recommencer son manège dans un autre département.
C'est en 2004 qu'il rencontre, sur un site de rencontres, la jeune femme qui se retrouve impliquée dans l'escroquerie. L'erreur de celle-ci est d'ouvrir un compte commun (qui ne sera en fait qu'à son seul nom à elle), compte qui sera utilisé pour le versement des allocations indues. La demoiselle ne partagera la vie de son compagnon que quelques mois. Le temps pour elle de s'apercevoir du comportement suspect de celui en qui elle avait placé son affection et de s'en défaire… L'interpellation du trio interviendra en janvier 2006, suite au signalement d'une agence bancaire alertée par des versements de diverses CAF sur un même compte : une enquête sera ouverte et les stratagèmes malhonnêtes découverts.
Des ramifications éclatées
L'instruction ouverte durera trois ans, le temps d'enquêter sur les
ramifications géographiquement éclatées de l'escroquerie. Au moment où
elle se clôt, une nouvelle plainte arrive. Pour le même type de
malversations commises en 2008, avec les mêmes procédés (faux noms ou
identités usurpées, RIB trafiqués) : David Maxime est de nouveau mis en
cause. Il tente de se disculper en mettant en cause un colocataire…
fantôme ! Un homme que personne ne verra jamais. Ce second « épisode »
retardera le renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel et
explique pourquoi l'affaire, ancienne, n'était jugée qu'hier.
Le ministère public relativisera le rôle de la jeune femme, « plus utilisée que réelle actrice de l'escroquerie. » En revanche, le copain d'enfance est considéré comme « auteur » et pas seulement complice. La personnalité et « l'expérience » de David Maxime n'incitent pas à l'indulgence : une peine de 15 mois de prison ferme est requise.
La complice malgré elle, insérée dans la société, est condamnée à un mois de prison avec sursis. Le copain d'enfance à huit mois avec sursis. Enfin, David Maxime, malgré les doutes instillés par Me Audeval sur sa responsabilité dans les escroqueries de 2008, est condamné à 16 mois de prison dont la moitié avec sursis mise à l'épreuve pendant deux ans.
Source : La Nouvelle République - A.I. - Vendredi 08 Mars 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire