mercredi 19 octobre 2011

Baromètre social institutionnel (BSI) : Compte-rendu de l’INC du 14 octobre 2011

L’instance nationale de concertation sur le baromètre institutionnel s’est tenue le 14 octobre  2011.

Cette démarche, entamée en 2009 puisqu’il s’agit de la troisième enquête, a pour objectif d’avoir une représentation de l’appréciation des agents sur leur travail (nature et contenu), leurs conditions de travail, leur perception de la hiérarchie, leurs sentiments sur l’information, les rémunérations, les formations et l’EAEA, les possibilités d’évolution et des questions d’actualité comme le développement durable.


 


Cette année, 109 organismes y ont participé et 22 871 agents ont répondu au questionnaire, soit un taux de retour de 47%. 

Une comparaison des réponses est faite avec le standard BVA, issu de l’observatoire du travail pour les salariés du secteur public, et le standard des salariés français.



Les résultats obtenus en 2011 montrent une certaine stabilité par rapport à ceux de 2010, ce qui ne représente pas forcément une aussi bonne nouvelle puisque la situation de 2010 s’était fortement dégradée par rapport à celle de 2009.


On constate surtout des écarts importants avec le standard BVA avec, notamment, un décrochage très net de l’ordre de 20 points sur les thèmes suivants :

  • Satisfaction globale : 59% des agents sont satisfaits de leur travail contre 79% pour le standard public et 78% pour le standard des salariés français. La nature et le contenu du travail sont jugés satisfaisants par 66% des agents, 19 points en dessous du standard BVA.

  • Évolution perçue du stress au cours de l’année écoulée : 57% caractérisent cette évolution par une détérioration contre 37% en standard public et 33% en standard salariés français.

On peut souligner que l’optimisme des agents restent minoritaires : un tiers seulement des agents se déclare optimiste en termes d’avenir de son emploi actuel, d’avenir professionnel au sein de son organisme, de sa branche voire de la sécurité sociale. Le sentiment de dégradation de la nature et du contenu du travail est supérieur au sentiment d’amélioration dans toutes les branches mais plus encore dans la branche recouvrement.

 
L’un des points les plus critiqués reste l’organisation du travail : 39% des agents la jugent satisfaisante, en retrait de 20 points par rapport au standard BVA, avec une forte impression de dégradation au cours de l’année écoulée.


Quant au stress, 3 agents sur 4 déclarent leur travail stressant et seulement 1 sur 5 avoir constaté la mise en œuvre d’actions pour le diminuer.

La rémunération est, sans surprise, l’un des points les moins satisfaisants avec 23% de satisfaits (38% standard BVA au sein du secteur public, point traditionnel d’insatisfaction). 


La raison est double : un sentiment d’iniquité entre rétribution et contribution avec des règles d’attribution jugées opaques ; une comparaison avec l’extérieur de l’institution jugée défavorable.

Sur les possibilités d’évolution, 1 agent sur 5 pense en avoir et 27% se disent satisfaits des possibilités d’évolution professionnelle à l’issue de l’EAEA soit 2 fois moins que dans le service public.

L’image des directions est assez négative : 32% seulement des agents pensent que les directions s’occupent des conditions de travail.


La CFDT, par rapport à ces constats, a tenu à souligner l’effort de transparence de l’employeur national et la qualité de l’outil qui toutefois ne vaudra que par ce qu’on en fera.

Le constat de dégradation de la situation de l’institution se retrouve à travers tous les indicateurs qu’il s’agisse du BSI ou du diagnostic « santé au travail ».

Pour nous, il y a donc urgence à trouver des solutions sur les 3 axes suivants :

  • La santé au travail : le chantier de l’organisation du travail doit être ouvert sans tarder

  • Les rémunérations : au sein de la même institution, on trouve des réalités différentes (la perception sur les rémunérations étant nettement plus favorable dans la branche retraite), il faut en tirer des éléments de convergence, notamment en termes d’évolution professionnelle.

  • Les perspectives professionnelles : il y a urgence à en recréer surtout pour le personnel de production et les agents au niveau 3, la difficulté de quitter le niveau 3 est une réalité.

Les caisses nationales bien silencieuses sur le sujet, après interpellation par la CFDT, ont toutes affirmé être très sensibilisées sur ces aspects et travailler à des pistes d’action. Certaines plus concrètes que d’autres, telle l’ACOSS qui a annoncé le lancement du passage de N3 vers N4 dans le cadre de la régionalisation, la volonté de formation initiale et continue des managers, la mise en place d’objectifs liés à la RSE dans la part variable des directeurs (ex : rentrer dans le BSI et fournir les résultats locaux).


Avant de clore la séance, la CFDT a tenu à insister sur l’importance du dialogue social pour les futures négociations, l’urgence d’arriver à des mesures concrètes, notamment dans le futur accord sur la santé au travail et les risques psychosociaux. Il y a donc obligation de résultats, de produire des outils et de se donner les moyens et la volonté politique de leur mise en place.

La responsabilité de l’employeur est engagée.


Fait à Paris le 17/10/2011


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