L'élection du président de la Caisse d'Allocations familiales (Caf)
de l'Aude a donné lieu hier à un affrontement inédit entre syndicats, et
à une mise à l'écart - inédite elle aussi - des représentants des
employeurs aux postes clé de l'organisme.
Administrateurs sous surveillance
G.GARCIA Président de la CAF |
Concernant la présidence, pour succéder à Alain Benedetti (le notaire
qui présidait la Caf de l'Aude au titre de l'union des associations
familiales Udaf), deux candidats étaient en lice depuis longtemps : Guy
Garcia (représentant les syndicats de salariés) et Hervé Boissonade
(représentant les syndicats patronaux).
La CFDT, de son côté, a décidé
de rentrer dans le jeu "pour éviter un affrontement clan contre clan et
essayer de constituer une majorité de gestion paritaire", comme l'a
déclaré son candidat, Éric Albérola, hier en ouverture de la réunion du
conseil d'administration. Un candidat qui ne cache pas avoir fait
l'objet de "menaces" ces derniers jours, de la part de personnes
l'accusant de "faire le jeu du Medef".
"Nous avons démontré que c'était faux en présentant notre candidat à
la présidence et aux vice-présidences, et en nous abstenant lors de tous
les autres votes" commentait hier soir M. Albérola.
La CFDT non seulement ne cautionne pas "une gouvernance qui n'a rien
de paritaire", mais elle a demandé hier officiellement que soient
publiés "tous les émoluments que reçoivent les administrateurs de la
Caf". Autrement dit, non seulement les jetons de présence, mais
également les frais de déplacement octroyés aux membres du conseil
d'administration.
"Les dés pipés au départ"
Une demande appuyée par Hervé Boissonade qui parle de "dés pipés au
départ" pour l'élection du président. Outre le fait qu'une voix de son
camp lui a manqué pour la présidence (les représentants des syndicats
patronaux sont 8 au conseil d'administration), M. Boissonade dénonce "le
parasitisme politique" qui s'est fait jour lors de cette élection. "La
tension était extrême et l'idéologie a pris le dessus" ajoute M.
Boissonade qui pointe "un enjeu financier teinté de clientélisme
électoral".
L'enjeu, effectivement, est énorme : tous les ans, en plus des
prestations qu'elle verse aux allocataires, la Caf de l'Aude finance à
hauteur de 22 M€ des crèches, relais assistantes maternelles et autres
foyers de jeunes travailleurs. Et ces choix d'investissement, forcément
très politiques, sont directement du ressort du conseil
d'administration.
Source : L'indépendant - Par Laurent Rouquette - Samedi 05 novembre 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire